Etat des lieux des méthodes substitutives en France
Le GIS FC3R reste fortement engagé en faveur de méthodes non animales, convaincu de leur pertinence. L'enquête nationale sur le recours aux méthodes substitutives à l’expérimentation animale que nous avons menée, permettra d’établir un état des lieux et de constituer un annuaire afin de renforcer la synergie entre tous les acteurs du domaine en France.
La technologie des MPS connaît une croissance exponentielle. Ces systèmes reproduisent de plus en plus fidèlement la biologie humaine, offrant ainsi de nouvelles perspectives dans la recherche, le développement pharmaceutique et l'évaluation réglementaire, tout en permettant de commencer à rendre certaines expérimentations animales obsolètes.
Cependant, l’intervention du Dr. Donna Mendrick de la FDA, a amené un point de vue essentiel. Il ne doit pas y avoir d’opposition entre expérimentation animale et humaine. Au contraire il doit y avoir un continuum entre l’animal, incluant la faune sauvage, et l’homme avec en intermédiaires tout une panoplie de MPS animaux et humains.
Ce « One-Health » façon MPS est une vision importante à développer pour permettre de répondre aux défis de santé de demain, comme par exemple avec la Covid19, une zoonose qui a impacté le monde entier.
Les résumés des présentations des orateurs invités sont disponibles en ligne ainsi que le livre des quelques 761 abstracts. Les inscriptions sont déjà ouvertes : pour la prochaine édition qui se tiendra à Seattle du 10 au 14 juin 2024.
Présence Française au MPS World Summit 2023
La France s’est illustrée lors de ce congrès, à commencer par deux post-doctorantes :
Coraline Chéneau, qui a étonné l'assemblée avec sa présentation d'un modèle infectieux avec le polyomavirus BK dans un modèle de tubule de néphron proximal de rein humain reconstitué sur puce microfluidique. Travail de haute technicité au bel acronyme de BIRDIE, résultant d’une collaboration du laboratoire nantais CR2TI UMR 1064 avec 3 autres partenaires européens (Universiteit Maastricht, Fluicell AB et TissUse GmbH).
Ségolène Ladaigue de l’Institut Curie, qui a également brillé grâce à son travail autour d’un système de poumon vascularisé sur puce, permettant de simuler la réponse des tissus à l'invasion par des tumeurs.
Raphaël Jeger-Madiot, doctorant à l’Institut Pasteur, n’était pas en reste avec sa présentation centrée sur un modèle d'organe lymphoïde sur puce pour évaluer des stratégies vaccinales contre la Covid.
Enfin, Mathieu Hautefeuille, responsable d’équipe à l’Institut de Biologie Paris Seine (UMR 7622) a su capter l'attention de tous par son approche novatrice sur une nouvelle technique de tubulogénèse in vitro de canaux sinusoïdes de foie sur puce.
Les « French biotechs » au rendez-vous
Plusieurs sociétés françaises ont marqué leur empreinte lors de cet événement. 4Dcell s’est particulièrement démarquée avec ses innovations phares pour le secteur pharmaceutique et la recherche cardiovasculaire. Leur conception spécifique de puces en puits est prometteuse. D’autres entreprises telles que Cherry Biotech, Elveflow, Fluigent, Nanobiose et NETRI étaient également présentes, montrant la vitalité et l’ingéniosité de la Biotech française.
Le MPS World Summit 2023 a été une fenêtre ouverte sur le futur de la biotechnologie et de l'expérimentation non animale. La France, grâce à ses laboratoires et entreprises innovantes, s’affirme comme un acteur sur lequel il faut compter dans ce domaine en plein essor.